Et ça continue encore et encore …

S’il y a bien une chose d’universelle, c’est la connerie. C’est comme un virus. Un évènement déclencheur (une fusillade), un contexte propice à son développement (ça tombe bien, un film Batman sort au cinéma) et c’est l’épidémie (une Une plus si une que çà). C’est l’été, il faut vendre parce qu’il est vrai que sur les plages, on retrouve plus facilement Closer que certaines revues.

Une fusillade a eu lieu : les balles ont sifflé, fauchant de trop nombreuses vies. On a un coupable, mais on cherche un autre bouc émissaire, plus polémique. Surtout plus vendeur. Alors, Batman est affublé du qualificatif peu flatteur d’assassin, relégué au même rang qu’un Bachar El Assad. On en profite pour s’en prendre à une espèce en voie de développement: le geek. Le geek est un être sous évolué qui ne s’intéresse qu’à une sous culture, sans la comprendre. Forcément. A l’heure où la démocratie peine à s’épanouir malgré les germes du printemps arabe, à l’heure ou une population entière se fait massacrer, à l’heure où l’Europe est au bord de l’implosion, certains journalistes n’ont rien de mieux à traiter comme sujet que de relancer une polémique aussi malsaine qu’inutile.

Pourtant, Raymond Domenech avait prévenu : ils sont attirés par l’odeur du sang. Non content d’être pédant, le journaliste français se veut désormais racoleur. Il se fourvoie en se cachant derrière des couvertures tapageuses. Voici donc venir le temps de la trilogie pourrie : après Libération, Télérama. On attend le troisième avec impatience. Ne vous laissez pas abuser par le point d’interrogation, qui ne saurait rattraper le masque mortuaire de la chauve-souris et le fond rouge. Où est l’objectivité du journaliste ? Je n’ai pas lu l’article. Pour çà il faudrait que le paye (oui, je suis respectueux du travail fourni et ne me contente pas de lire à la va-vite entre les rayons) et il est hors de question d’avoir une telle couverture chez moi. La rédaction pourra me rétorquer que je devrais lire avant de critiquer, mais le mal de la couverture est fait. Le débat, la liberté d’expression, c’est un des fondements de l’échange culturel, politique, social. Mais pour çà, il faut laisser une chance de s’exprimer à l’autre. Or, la recrudescence des Une depuis quelques temps ne sert qu’à marginaliser une catégorie, et à susciter une polémique qui n’a pas lieu d’être. D’ici qu’on retourne à la grande époque du Comic Code Authority, il n’y a qu’un pas. Sacré retour en arrière pour des journaux avant-gardistes …

Après la télé poubelle dénoncée (à juste titre) par ces mêmes journalistes, voilà qu’ils s’adonnent à la presse poubelle. La connerie est universelle.

Je l’emmerde, et j’emmerde la Une de Télérama.

7 réflexions sur « Et ça continue encore et encore … »

  1. La moutarde commence à me monter au nez. Ils font un concours, c’est pas possible autrement. Les unes sortent et se ressemblent. Celle-ci arrive après la guerre, en plus. Ces mecs sont stupides à bouffer du foin. C’est bien simple: à Télébobo, les journalistes fraichement embauchés se font gréffer des oeillères. Heureusement, il y en a eu un moins imbécile que les autres qui a eu l’idée de coller un point d’intérrogation. Histoire d’éviter un procès pour diffammation de la part de DC, en bonne et due forme. Tu verrais comme je t’attaquerais tout ça, moi… J’arrête là, c’est la colère qui me fait parler. Perso, pour le 3ème de la trilogie, je parie sur Marianne, ils sont gratinés ceux-là aussi.

    1. Pour le prochain, je verrai bien un « Batman m’a tueR ».
      Je ne sais pas toi, mais je trouve que ces deux journaux ont réinventé le voyage dans le temps. On découvre cette époque « bénie » où les comics étaient les ouvrages du diable, dévergondant et pervertissant la jeunesse. D’ailleurs, j’en lis, je tiens un blog sur le sujet, je pervertis les âmes innocentes. Hmmm ça va sentir le roussi pour moi : j’entends le crépitement du bois qui se consume, je sens l’odeur de la chair carbonisée et la chaleur du bûcher.
      Pas de doute, un bon retour en arrière comme on (ne) les aime (pas). merci Libération (sic), merci Télérama.

      1. Journalistes francais: c’est bien beau de critiquer les américains, mais quand on est pas foutu de voir plus loin que le bout de son groin, on s’abstient de tout commentaire.

Répondre à loran83 Annuler la réponse.